Réchauffement climatique et champignons nordiques
L'impact continu du réchauffement climatique sur la répartition future des espèces est un sujet de grande préoccupation. Une étude récemment publiée, Changements climatiques et biodiversité au Québec, par Dominique Berteaux et al., utilise les modèles les plus récents et les tendances observées au cours des dernières décennies pour simuler l'évolution régionale de la faune et de la flore jusqu'en 2080.
Les auteurs prévoient une augmentation des températures moyennes annuelles de 1,9 à 8,2 °C par rapport à la période 1961-1990. Le changement affectera davantage le nord-ouest du Québec que le sud-ouest et sera plus important en hiver qu'en été. Les précipitations seront en hausse toute l'année dans le nord, alors que le changement ne sera perceptible qu'en hiver dans le sud-ouest.
Une mise en garde importante : les degrés-jours de croissance de la végétation (nombre moyen de degrés supérieurs à 5 °C par jour) n'augmenteront de façon significative que dans le sud-ouest. Le climat de Montréal pourrait bien ressembler à celui de Washington D.C. aujourd'hui et l'isotherme local se déplacera de 240 km vers le nord.
La publication ne mentionne pas les champignons.
Les cueilleurs chanceux pourront également trouver des truffes indigènes rares (Tuber canaliculatum et T. lyonii).
La taille moyenne des récoltes du sud ne devrait cependant pas changer de manière significative, car les précipitations estivales ne profiteront qu'à l'extrémité nord du Québec.
Sur une note finale apparemment encourageante, la diversité animale et végétale devrait augmenter au Québec, contrairement à ce qui est prévu dans d'autres parties du monde. Les espèces de champignons seront plus variées et la saison de cueillette sera plus longue de plusieurs semaines.